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Non binaire ?

J’ai le plaisir de partager avec vous l’un des chapitres d’introduction de mon prochain livre. Il s’agira d’un ouvrage à la frontière de plusieurs genres : le journal, l’autobiographie, l’essai et le témoignage. Je suis arrivé à une période de ma vie où il est important de publier tout ceci via ma structure « Les éditions de la trémie ». Il recueillera de nouveaux textes, ou encore d’autres articles plus anciens, de l’époque où j’étais jeune et révolté, mais aussi de tout ce qui a permis la construction de mon identité singulière. Aujourd’hui, d’ailleurs, je partage avec vous une autre exclusivité, puisque ce dessin, d’Amelink Tatoo, illustrera la première de couverture. N’hésitez pas à me faire des retours.

« Non binaire ? Voici un mot qu’on retrouve sur toutes les langues ! Dans toutes les conversations, et c’est tant mieux. Que ce soit chez les détracteurs comme chez les personnes se définissant ainsi, chacun.e a son mot à dire ! Le monde évolue, notre langue aussi, et, avec le temps, la compréhension que nous avons de nous-même. Il est possible de nous définir tel.les que nous sommes, et c’est tant mieux.

Dans les années 90, lorsque je me « découvrais », le terme « gay » entrait dans le vocable grand public, et, pendant bien longtemps, il m’a permis de me définir, mais il manquait toujours quelque chose car ce terme ne me correspondait pas. Il me réduisait au fait que j’étais assigné homme, sentimentalement et sexuellement attiré par des hommes. Or, je ne me suis jamais senti complètement homme. L’injonction à ce genre, par mon pénis, a souvent été lourde à porter. Je ne me suis jamais complètement identifié à la masculinité, pour autant, ça n’a jamais été le cas non plus avec la féminité. Je suis qui je suis. Une personne, un humain avant tout. Il y a trop de cases à cocher dans la binarité que c’en est aliénant. Je ne cherche pas à détruire les genres, seulement à construire le miens.

Toute ma vie, j’ai été socialement « il », parce que cette bite entre mes jambes, m’attribue le numéro 1 en introduction de mon matricule à la sécurité sociale. Or, j’ai aussi souvent été « elle », dans la création, dans l’expression, dans mes aspirations… Je n’ai jamais revendiqué vouloir devenir « elle », ni vivre mes alter égos à plein temps, car il me manquerait une part de moi. Je suis deux. Je suis « Il » et « elle », alors, maintenant, « iel » est mon pronom si l’on doit m’en attribuer un.

Être non binaire, c’est ne pas se reconnaitre dans les genres traditionnels, ou plutôt pour ma part, s’en attribuer le meilleur de chaque pour construire son unicité. En cela, je suis non binaire, je l’assume et je le revendique. Je n’ai plus honte de le dire. J’ai souvent souffert de rejet durant l’enfance et l’adolescence parce que personne ne pouvait comprendre qui j’étais réellement. Ou tout du moins, on me collait des étiquettes, souvent très éloignées de la réalité, ou prononcées de façon insultante : tarlouze, fille manquée… L’incompréhension et la méconnaissance sont nos ennemis. Faire preuve de curiosité (même maladroite) nous fait grandir.  Être non binaire, c’est switcher sur la palette des possibles, c’est remettre le monde en question, le déconstruire, pour mieux s’en affranchir et se l’approprier ! C’est avoir la possibilité d’être ce qui nous correspond le mieux.

Je suis non binaire. Je suis libre. Je suis ravi.e de l’être. Ma conception du bonheur : la liberté. Je suis libre de ne pas être enfermé dans un genre. Chaque journée m’apporte ses challenges, et, c’est avec tous les fragments de ma personnalité que je compose mon histoire. A ce stade de ma vie, il est temps pour moi de coucher sur le papier ce que je suis, ce que j’ai vécu, ce que je pense. Vous découvrirez beaucoup de choses sur moi dans cet ouvrage. Ce livre est à mon image : hybride, en pleine mutation, complexe et simple à la fois. Il n’entre pas dans la case des autobiographies, ni dans celle des essais, ni des journaux… Les textes qui vont suivre mélangent des écrits passés, des convictions, des témoignages, des secrets. La temporalité sera la vérité de l’instant, du moment de rédaction. Je suis ce que j’ai été, ce que j’ai pu être, mais aussi ce que je deviendrai. Certaines vérités sont datées, mais elles font partie de moi, et, m’ont aussi aidé à forger mon identité. Il n’y aura pas qu’une vérité, mais un ensemble de lectures possibles de mon histoire. Je suis non binaire, mais aussi beaucoup d’autres choses que vous découvrirez au fil des pages. Bienvenu à l’intérieur de mes pensées. »

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Les éditions de la trémie, de la naissance au prix du roman gay

Cette année, c’est ma jeune maison Les éditions de la trémie, qui ont remporté, ex aequo, le prix de la meilleure maison d’édition. Cette distinction, je la dédie avant tout à mes Autrices et mes Auteurs, car sans eux, la maison n’existerait pas, et, je vais faire en sorte de continuer sur cette belle lancée. Je ne cacherai pas qu’il y avait une certaine part de frustration chez eux, mais j’ai apprécié leurs réactions lorsque je les ai mis dans la boucle du secret du résultat il y a quelques semaines. Je suis fier d’eux, de leurs textes, de l’aventure humaine et littéraire que nous vivons tous ensemble. Ce prix est avant tout le leur.

Comme je l’ai expliqué lors de mon discours improvisé lors de la remise des prix (j’avais forcément oublié mon texte bien préparé et mes lunettes), le nom de la trémie n’a pas été simple à trouver, mais lorsqu’il m’est apparu, c’était une évidence. Une trémie est une percée pour créer un passage entre deux endroits. Dans les maisons, elles permettent d’installer un escalier pour accéder à d’autres niveaux. Ainsi, dans ma maison, je voulais qu’on puisse passer d’une histoire à une autre, d’un style à un autre à chaque changement de livre. Chaque pièce représente une ambiance, une identité, comme dans une maison de famille où la chambre de chacun représente un univers. Ainsi, jusque-là, ça ne nous va pas si mal. Bien que le terme soit emprunté à la maçonnerie et aux gros œuvres, pour l’instant, aucun de nos ouvrages ne met en lumière cet univers. La récompense obtenue me pousse à lancer un appel à tapuscrits dans ce sens. J’y réfléchis de plus en plus, et, ce serait assez drôle. Toutefois, je sais que je refuserai les textes uniquement érotiques. En effet, le fantasme du maçon est plus que recyclé depuis les années 70 dans la pornographie gay, alors pourquoi, ne me proposerait-on pas des choses différentes ?

Je m’égare. Heureusement, le jardin de notre maison n’est pas très grand !

Je n’aurais jamais pensé devenir Éditeur, et, il y a quelques années, cela m’aurait fait rire. Je suis Auteur avant tout. J’ai mis plusieurs années avant de soumettre mon premier texte à des éditeurs. Je n’en ai pas sollicité beaucoup car j’avais assez peu confiance en moi. Je trouvais que mon premier tapuscrit était trop underground et paradoxalement trop vu. Quelques mois plus tard, je signais mon premier contrat. Passée l’euphorie de la publication, j’ai très vite déchanté. Communication tendue avec la maison d’édition, aucune réponse à mes messages, et aucune promotion de sa part, achat de mes exemplaires à plein tarif, et j’en passe… J’ai fait savoir mon mécontentement, comme d’autres. Finalement, j’ai eu la possibilité de quitter cette maison et de récupérer mon texte (d’autres n’ont pas eu cette chance). Intérieurement, je me sentais détruit. Je n’avais plus envie d’écrire, et à cette période, excédé parallèlement par mon travail de Directeur Périscolaire, je suis entré dans une grosse dépression. Un état qui a duré longtemps, et durant lequel, je n’avais plus goût à rien. J’ai repris goût à la vie en quittant mes fonctions et Paris.

Je me suis remis à écrire. Écrire, mais dans quel sens et pourquoi ? Pour qui ? Dans ma tête, il était clair qu’après cette première expérience littéraire, aucune maison sérieuse ne voudrait publier mon second livre. M’est alors venue l’idée folle de créer ma propre maison ! La maison est l’endroit auquel on revient toujours, et aimant travailler de chez moi, rien ne me semblait insurmontable derrière la puissance de mes murs ! J’ai contacté Grib Borremans et Laetitia Fistarol du duo King’s Queer. Nous avions partagé plusieurs scènes ensemble (j’ai eu un groupe de musique queer) et des tranches de vie, fan de leur musique (militante et survoltée), après toutes ces années, j’estimais qu’il était temps pour eux de nous raconter leur histoire ! Grib avait déjà écrit deux livres, et Laetitia était toujours curieuse de nouvelles expériences. A force d’arguments, ils ont fini par céder, et les aventures de leur group post-punk ont vu le jour à travers Amours et Révoltes : le livre. (Amours et révoltes est le nom d’un de leur tube, mais aussi de l’émission de radio qu’ils ont animé pendant plusieurs années). En parallèle, je découvrais les premières chroniques sexo de Mickaël Burdin sur une page Facebook dédiée à la convivialité gay. Son ton neutre et sans jugement m’a séduit. Mickaël n’étant pas Auteur, et n’ayant pas prévu de l’être, ma démarche l’a surpris dans un premier temps, mais lorsqu’il a accepté, nous avons travaillé main dans la main, et c’était un vrai plaisir de l’accompagner. Parfois, nous étions en désaccord, et nous avons aussi beaucoup philosophé. Lorsque Jeff Keller a remporté le prix du roman gay 2021 – catégorie Dico, il était évident que l’ouvrage 69 chroniques sexo devait concourir car c’est un guide assez complet en bienveillant sur les relations sexuelles entre hommes.

Septembre 2021. La trémie est née depuis quelques semaines et nos ouvrages sortent. Je me démène. J’essaie d’attirer l’attention. J’organise une signature de mes deux romans(L’instant X, et L’explosion des secrets) dans un bar parisien. Au moment de charger la voiture, je rate une marche dans les escaliers : poignet fracturé et entorse à la cheville. Cet accident me cloue au canapé pour quelques semaines. Je ne sais travailler correctement. Lorsque mon poignet se consolide et que je peux enfin taper au clavier, je reçois le texte Les hommes oignons de Esteban Moreno Corral. Il y est question d’un accident qui remet toute la vie de son narrateur en question. Ligne après ligne, je voyage avec lui dans sa construction, dans son présent, son passé, puis dans son imaginaire débordant. Je m’identifie, je me compare dans mon vécu, dans mes aspirations, c’est un bon livre qui doit trouver sa place dans toutes les bonnes bibliothèques. Je veux rencontrer Esteban. Le rendez-vous a lieu dans un café de la gare du midi à Bruxelles. Je suis impressionné. Je lui explique ma démarche, et ce qu’est la trémie. Je veux publier son texte, mais j’ai peur de ses prétentions. La trémie est une jeune maison avec laquelle il faudra grandir, pierre après pierre, mais à l’intérieur de laquelle la voix de l’Auteur est primordiale. Je ne veux pas faire vivre à mes Auteurs ce que j’ai enduré avec mon premier livre. Je suis honnête et transparent. Je n’ai pas une vision pyramidale de l’organisation, et, tout ce que chacun peut apporter au livre est bon pour le collectif. D’ailleurs, je crois plus au collectif qu’à l’individualisme. La somme de nos individualités, de nos idées, fait ce que nous sommes. Je crois en ce que chacun peut apporter. Tout aussi important qu’un texte, il m’importe aussi de savoir que nous pourrons travailler ensemble, et que je n’aurais pas à essuyer les frustrations de personnes à l’ego démesuré. J’ai conscience d’être seul, humain, et faillible. Je n’hésite pas à communiquer avec mes Auteurs sur l’ensemble de ce que je fais. Je leur explique les différentes étapes de création et de diffusions d’un livre. Je n’ai pas honte de parler de mes difficultés, ni de solliciter leurs opinions. C’est ainsi que je fonctionne, et c’est ainsi que fonctionne la trémie.

Au moment de la sortie, je reçois Coma  de Sébastien Monod, suite à une discussion que nous avions eu lors de sa signature de « Dahovisions » au mange disque à Paris. Depuis 2019, je suis assez fan de l’écriture de Sébastien. Sa bibliographie m’impressionne. Il me soumet « Coma » pour avoir mon avis. Je dévore littéralement son texte. Je veux le publier et c’est ce qui se produit ! Le livre est sorti pour le salon de Metz. S’il n’a pas été primé non plus lors du prix du roman gay, j’ai confiance en la qualité de ce livre. Il était dans la short-list du prix du roman rouennais en septembre. S’il aborde des thématiques difficiles, il est aussi bien écrit, et certains passages sont touchants ou drôles… Bref, j’aime ce livre, comme tous ceux de la collection que je tente de défendre au mieux.

La collection s’agrandit dans quelques jours avec l’arrivée des textes de Liza Rine, Guy Bordin et King Baxter. J’ai eu les mêmes coup-de-cœur, et j’espère revenir prochainement vous en parler. Les préventes sont ouvertes, et j’ai hâte de découvrir ces textes entre vos mains !

Petite anecdote sur nos couvertures : Liza Rine et Mickael Burdin ont dessiné les leurs. Celle de Guy Bordin est une peinture de son mari Renault de Putter. Pour Sébastien Monod, il s’agit d’un coup de cœur pour le dessin d’un artiste, pour King’s Queer, l’image est signée Pierre Terrasson (le photographe de Gainsbourg)… Elles pourraient toutes avoir leur propre histoire en dehors des livres… Mais elles reflètent aussi complètement notre façon de collaborer ensemble.

La trémie est une jeune maison d’un peu plus d’un an. Elle ne cessera d’évoluer, à la fois dans ses propositions, mais aussi dans l’univers dans lequel elle se situe. Lors de différents évènements et salons, j’ai rencontré de très belles personnes et des textes de qualité. Je félicite au passage les Autrices et Autres primés, vous le méritez amplement. Découvrir vos ouvrages pour une lecture plaisir me fait du bien et je vous en remercie. Ma pile à lire ne désemplit pas, mais je suis heureux de trouver une place parmi vous, de représenter mes Auteurs et mes Autrices, et qu’ensemble, nous apportions nos contributions à la littérature et aux cultures LGBTIQ+. Merci pour votre accueil, nos échanges, nos rencontres… Et à toutes les belles choses que nous aurons à écrire/vivre ensemble.

Quelques anecdotes livresques

Dans le cadre de cet évènement majeur qu’est le prix du roman gay 2022, je vais vous parler des livres que nous avons envoyé dans le cadre de ce concours. Il s’agit de trois ouvrages tout à fait différents.

Le premier est un dictionnaire. Non, vous ne rêvez pas, 69 chroniques sexo de Mickaël Burdin est un dico sur la sexualité gay ! Rien ne prédestinait Mickaël à devenir Auteur, et lorsque je l’ai contacté, il a été assez surpris. A l’époque, Les éditions de la trémie n’existaient que dans ma tête et j’avais envie de maitriser mon projet avant de me lancer. J’ai découvert les premières chroniques de Mickaël dans un groupe de convivialité. J’ai de suite été séduit par le ton neutre avec lequel il parlait de sexe aux internautes. J’ai réussi à convaincre Mickaël et lorsqu’il a accepté, nous avons commencé à collaborer ensemble sur pratiquement une année en échangeant par mail régulièrement. La communication a été assez fluide entre nous, et Mickaël est quelqu’un de très enthousiaste. Parfois, j’ai dû lui rappeler que livre devait être complet pour sortir, et que nous devions être fiers du résultat. Quelquefois, sur certaines chroniques, nous avons été en désaccord. Par exemple pour celle sur la solitude (j’ai refusé une dizaine de fois son texte), et parfois, nous avons beaucoup philosophé… Au final, c’est un bel ouvrage assez complet et bien documenté sur la sexualité gay, mais qui peut aussi servir à toute personne curieuse. Mickaël étant aussi dessinateur, il a conçu l’illustration de sa couverture qui nous a parfois valu la censure sur des plateformes. !

Les hommes oignons  est une jolie autofiction. Elle raconte l’histoire d’un autre Esteban, dont la vie a été bouleversée suite à une chute sur une marche verglacée. Si la première partie semble assez proche de l’autobiographie, la seconde et la troisième partie nous plongent dans l’imaginaire du narrateur. Il est question de construction de soi, d’interrogations, des choix du passé, de l’impact sur le présent, et parle aussi d’amour et de famille, de secrets inavouables et même d’une enquête policière. Ce qui a propulsé le tapuscrit d’Esteban Moreno Corral sur le haut de la pile ? Quelques jours plus tôt, juste après une signature à Paris, j’ai raté une marche dans les escaliers en tenant un carton de livres en main. Résultat : Poignet fracturé et entorse à la cheville. Le pitch collait aussi à ma propre histoire, et comme le livre est très bien écrit, je n’ai pas hésité une seconde à le publier. Pour la couverture, qui peut surprendre au premier abord, je n’étais pas convaincu par cette image envoyée par l’Auteur. Au moment de la concevoir, malgré différents dessins tous plus chouettes les uns que les autres, ça ne fonctionnait pas avec la charte graphique qui se dessinait à la trémie. Nous avons fait voter les internautes pour déterminer la couverture, et, à l’unanimité, celles des pieds est sortie gagnante. Avec du recul, ça colle au plus proche de l’histoire que je vous invite à découvrir.

Concernant Coma , l’histoire est assez différente. J’avais rencontré Sébastien Monod lors du salon des associations LGBTIQ de Lille en 2019 où il m’avait dédicacé « Nuit mauve », une enquête policière bien ficelée. Le hasard nous a poussé à nous retrouver en novembre dernier. Sébastien dédicaçait son ouvrage « Dahovisions » au Mange Disque, un bar parisien. Je me suis procuré le livre. J’avoue être très fan de Sébastien, de son écriture. Sa bibliographie est impressionnante. « Coma » est son quinzième roman, dans lequel l’écriture est maitrisée. Je n’ai pas hésité une seule seconde à la lecture du tapuscrit que j’ai dévoré d’une traite ! Un véritable coup de cœur. Si le titre et le quatrième de couverture indiquent des thématiques lourdes, la lecture est agréable et le texte ne manque pas d’humour. Mais pour cela, je vous laisse le découvrir. Sébastien est un Auteur pointilleux et perfectionniste, ce que j’apprécie chez lui d’ailleurs. Toutefois, le choix du rouge pour le titre a été une vraie souffrance pour moi : je suis daltonien ! Il n’a donc pas été facile de trouver la bonne nuance, et il nous a fallu un beaucoup échanger par mail et par téléphone pour arriver à un compromis !

Ces trois livres ont trois histoires différentes. Je suis fier de les publier. Je suis fier de ces trois auteurs, et de tous mes auteurs. Je pourrais vous raconter des anecdotes pour chaque livre et on pourrait en faire une biographie, mais on va s’arrêter là pour aujourd’hui, j’espère avoir l’occasion de vous parler des nouveautés à paraître en novembre très prochainement. J’ai conscience aussi que le niveau de compétition au Prix du roman gay est élevé cette année, et que parmi la sélection officielle, il y a des livres que j’ai adoré et qui méritent de belles récompenses. Quoi qu’il en soit, c’est une belle expérience, et j’aime les rencontres autour de nos livres à tous. Je me languis aussi de lire d’autres anecdotes. Bonne lecture.

D’auteur à éditeur

Je continue de partager les textes de présentation diffusés le 5 septembre sur le groupe facebook « Des pages et moi ». Aujourd’hui, je vous invite à découvrir ce qui m’a poussé vers l’édition.

Si l’on m’avait dit un jour que je deviendrais Éditeur, j’aurais probablement éclaté de rire. Rien ne me destinait à ça. Il y a 4 ans, encore, cela m’aurait semblé inconcevable. Ma première rencontre avec l’édition a été un fiasco. Mon premier roman « L’instant X » est resté de nombreuses années dans les tiroirs. Mon ex-mari n’a eu de cesse de me pousser à taper aux portes. Inconsciemment, je n’étais peut-être pas prêt. J’ai toujours eu le trac. La peur de l’inconnu. J’ai démarché quelques éditeurs en 2015, puis au milieu de l’été 2016 j’ai reçu une proposition de contrat. J’étais si fier que je me suis empressé de le signer. Le livre est sorti le premier septembre de cette même année. Je l’ai très vite regretté. J’ai fait confiance aveuglement. L’ouvrage est paru avec des coquilles sorties d’on ne sait où. Je n’ai pas été assez vigilant. Mon éditeur m’a demandé de valider le bon à tirer. Je n’ai fait qu’une relecture en diagonale puisque d’après la correctrice, elle n’avait trouvé que très peu de fautes d’orthographe. Chaque question posée à la directrice de publication avait pour réponse « prochainement », un terme devenu abstrait. J’essaie de ne l’employer que le plus rarement possible. Je devais faire ma promotion seul, car, en dehors d’une interview sur le site de l’éditeur, rien ne semble avoir été fait pour assurer la publicité du livre. Je me suis senti déshumanisé, dépouillé de mon texte… J’ai scandé haut et fort mon mécontentement. Mon contrat a été rompu.  Entre soulagement et désillusion, je ne voulais plus entendre parler de quoi que ce soit en lien avec le livre, et, par extension, la création.

Mes amis et mon entourage n’ont pas compris ma réaction et m’ont poussé à remettre le pied à l’étrier. Progressivement, en 2019, j’ai repris la rédaction de « l’explosion des secrets ». A nouveau, je suis entré en trance en écrivant, et chaque soir, j’étais enthousiaste, fier de mes journées. Initialement, j’avais prévu de ne pas republier mon premier titre, mais comment démarcher d’autres éditeurs avec les casseroles laissées par le premier ? Finalement, la solution était sous mes yeux : et pourquoi ne pas devenir mon propre éditeur ? J’en avais le temps et les moyens. C’est ainsi que j’ai tanné pendant des mois mes amis du groupe « King’s Queer » avec lesquels on avait partagé la scène lors des lancements de nos groupes respectifs. En parallèle, je découvrais les premières les premières chroniques sexo de Mickaël Burdin sur le web, et, rapidement, je l’ai contacté pour une collaboration. Ils sont les Auteurs fondateurs. Nos livres, sous la bannière des éditions de la trémie, sont sortis en septembre 2021. Bien évidemment, il s’est passé du temps entre l’idée de devenir Éditeur et cette concrétisation. J’en ai profité pour travailler en étroite collaboration avec chacun. C’est d’ailleurs une phase que j’apprécie énormément, même si je demande dorénavant à ce que les tapuscrits à m’adresser soient considérés comme « terminés ».

Dans ma maison, on perce des trémies, ainsi, dans la grande famille arc en ciel, on peut se permettre de passer d’un genre à l’autre, malgré ma prédilection pour l’underground. Je suis ouvert à bien des choses. Je ne suis fermé en rien. J’attends simplement une présentation alléchante. Parfois, c’est maladroit, mais les thèmes développés poussent ma curiosité. En général, je sais très vite si j’ai envie de publier ce que je reçois. Les vingt premières pages sont assez déterminantes. Au-delà, c’est bon signe. Quand j’arrive à la fin, même si je ne débriefe jamais à chaud mes lectures, je réponds aux mails des auteurs.

Je suis entrepreneur du livre. Je suis seul à bord et je cumule toutes les casquettes. C’est parfois très lourd, d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’une activité principale. Toutefois, et jusqu’à présent, j’y ai mis toute mon énergie, et bien plus encore. Il m’importe d’échanger régulièrement avec chaque Auteur. Je mets un point d’honneur à être transparent sur mes actions. Je les consulte aussi à chaque étape de la conception de la maquette. Je suis ouvert à toutes les discussions, et s’il faut donner des précisions, je le fais. Je n’ai pas une vision pyramidale de la gestion de ma microsociété, tout comme du management. Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. La bienveillance, qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, doit fonctionner ici et  ne doit certainement pas devenir un piège à Auteurs. Je sais l’énergie dépensée par chacun dans un processus créatif et nous avons tous pour intérêt commun la bonne diffusion de nos livres. J’essaie de faire au mieux.

Après un an d’activité, les livres publiés sont des coups de cœur. « Coma » de Sébastien Monod et « Les hommes oignons » de Esteban Moreno Corral sont en lice pour le prix du roman gay. Quelle que soit l’issu de ce concours, je leur apporte mon soutien. Si nous obtenons un prix, nous serons ravis, et, si ce n’est pas le cas, nous aurons eu le plaisir de participer. Nous continuerons à nous retrousser les manches. Le 23 novembre sortiront 3 nouveaux titres :

  • « Ellà, chroniques adelphiques », de Liza Rine (roman court et illustré) sur la transidentité.
  • « Vers le monde bleu », de Guy Bordin, un roman dans lequel il nous conduit à St Pierre et Miquelon
  • « Traverser le nocture », autobiographie militante et artistique de King Baxter.

J’aime beaucoup ce que je fais. J’aime ce que je vis avec mes Auteurs. J’ai le sentiment d’être un lecteur privilégié, et, je me réjouis de toutes leurs joies littéraires. Esteban Moreno Corral voit sa nouvelle « Mauvaise Herbe » publiée aux éditions Lamiroy à compter du 16 septembre. J’ai pu lire la joie sur son visage à réception de ses exemplaires. Je me suis délecté de ce texte. Que dire ? Être éditeur, c’est vivre sereinement avec eux tout ça. J’aimerais que ça puisse continuer le plus longtemps possible.

www.latremie.com

Vers le monde bleu

Vers le monde bleu est le nouveau roman de l’auteur Guy Bordin, dont j’avais chroniqué la lecture, il y a quelques semaines, de son précédent livre « L’amant fantasmatique ». Cet ouvrage a une histoire particulière dans l’histoire des éditions de la trémie, puisqu’à l’époque de la réception du tapuscrit l’année dernière, je ne l’avais pas retenu, lui préférant « Les hommes oignons » de Esteban Moreno Corral (en lice pour le prix du roman gay 2022). La perspicacité de l’Auteur a payé, puisqu’en nous croisant pour la préparation de Pridays, il m’a tendu cette fois son manuscrit imprimé. N’étant plus dans l’urgence d’une sortie pour le début d’année, j’ai pu m’y plonger. C’est ainsi que ce roman est entré dans la collection de la trémie où il trouve sa place légitime. Je suis heureux de vous le proposer d’autant plus qu’il se destine à un public le plus large possible.

Résumé 

Début des années 1990. Un jeune Français est depuis toujours attiré par certaines contrées de l’hémisphère austral, mais son esprit trop raisonnable l’empêche de s’y aventurer. Puis, les circonstances font qu’il s’embarque pour les antipodes de ses destinations rêvées. Un monde peuplé de figures du passé et de peuples anéantis prend alors forme sous ses yeux, tandis que trois hommes lui montrent le chemin, doublant le périple géographique d’une initiation amoureuse.

Mon avis 

Ce roman est une invitation au voyage et à la découverte. Avec de généreuses descriptions, tant géographiques, qu’historiques ou ethnologiques, Guy Bordin partage avec le lectorat ses passions. Il nous emmène à Saint-Pierre et Miquelon, et, au fil des pages, il m’est parfois arrivé de faire des recherches sur google pour découvrir plus en détails le paysage et l’histoire contée ici.

Cette histoire contient plusieurs quêtes : celle de soi, celle d’aventure, celle d’évasion. Le narrateur, au fil de l’évolution du texte, se révèle à lui-même tant sur le plan personnel qu’amoureux, et chaque rencontre l’amène un peu plus à percer un mystère qui aurait pu être un autre titre pour ce roman : « Les poupées de Shanawdithit ». A travers ces poupées, l’auteur nous plonge aussi dans l’histoire de la colonisation et de ses méfaits sur les populations autochtones sans jamais prendre parti. Dans ce roman, l’écriture de Guy Bordin est quasi cinématographique, entre le documentaire et la fiction, et lorsque les intrigues se dénouent, on apprécie davantage le voyage pour ce qu’il a apporté à notre soif de découverte, de connaissance et de culture.

Un livre incontournable si vous souhaitez vous évader.

Le livre sortira le 23 novembre 2022. Vous pouvez profiter d’une remise en précommandant votre exemplaire.

Mes genres ?

Je continue à diffuser chaque semaine mes interventions sur le groupe Facebook « Des pages et moi » du 5 septembre. Aujourd’hui, cela concerne mon travail artistique sur le genre.

Les questions autour du genre m’ont toujours interpellé. Ce thème revient régulièrement dans mon parcours artistique. Je me suis toujours questionné sur ma propre identité, je n’aime pas spécialement être un garçon. Je ne suis pas fille. J’ai du mal à entrer dans les cases. Je déborde de partout. Je me fiche de la façon dont on me genre. Socialement, il reste plus facile d’évoluer « en mec », mais artistiquement, explorer ma féminité est une forme de voyage.

Ma première création sur ce thème était « Un autre sexe ». A l’époque, fraichement arrivé à Paris, j’avais participé à des ateliers de théâtre. Durant les répétitions, on créait un spectacle en partant d’un conte, via l’improvisation. J’utilise cette technique pour l’écriture des mes romans. En me projetant dans la peau de mes protagonistes, je cherche la crédibilité, mais aussi à chasser les incohérences. A l’issu de la deuxième saison, j’étais attiré par le travail de l’image. Si, au théâtre, tout est dans l’exagération, en vidéo, le travail est tout autre. J’ai appris à penser image par image à ce que j’avais envie de montrer. Ainsi, ma toute première fiction signée, bien avant les nouvelles, est le scénario de ce film court. Je vous invite à le découvrir.

Contrairement à l’écriture « littéraire », produire un film demande une vision globale et impose de faire des compromis. On ne peut pas tout porter à l’écran, et, permettre la lecture finale au public ne peut se faire qu’après un long effort collectif. Le scénario est né au printemps 2002. Le tournage n’a eu lieu qu’en novembre 2004. Depuis, le film vit sa vie. En particulier depuis que je l’ai remis en ligne en 2018.

Écrire, c’est se mettre à nu.

Diffuser, c’est accepter que notre bébé ne nous appartienne plus.

On a donc un travail de deuil à faire à chaque fois.

Dans ce film, j’ai davantage focalisé sous l’angle du drame. Pour équilibrer, j’ai fini par basculer le texte dans le positif lorsque je l’ai transformé en nouvelle. Deux formats, deux visions différentes. Je sais simplement qu’aujourd’hui, si je devais réécrire la trame d’un film sur le sujet, j’amènerais davantage de légèreté et d’optimisme.

Notre écriture évolue tout au long de notre vie. Nos positionnements changent.

« Je veux juste être une fille libre,

Qui s‘éclate et qui vibre,

Pouvoir porter des mini-jupes,

Sans me faire insulter de pute,

Je veux profiter de la vie,

Tous les jours et toutes les nuits ! »

Mon ami Màtyàs a longtemps nourri l’idée de monter un duo ensemble. Je n’y croyais pas. Je ne me voyais pas écrire de chanson. « Mauvais-genre » est né d’une blague. En comparant la gestuelle de mon animal de compagnie (une chatte) au jeu de séduction amoureuse, je me suis beaucoup amusé de la double lecture de notre première chanson. Finalement, j’ai pris goût à cette écriture. Concert après concert, il y a eu une demande. Dès lors, petit à petit s’est dessiné un album. Enfiler une mini-jupe nous a fait entrevoir le machisme et le sexisme. Le comportement des hommes à notre égard a changé. Nous avons bien perçu le poids du patriarcat. Dès lors, tout l’album porte une vision féministe avec plusieurs morceaux engagés comme « Je veux juste », « Viol », « Plus d’une façon » …. Des rythmes enjoués d’un côté et des paroles engagées de l’autre, mais aussi de la légèreté Ce travail sur le genre m’a pleinement fait comprendre la puissance des mots. J’y ai pris goût. J’ai apprécié l’expérience.

Pourquoi parler du genre alors que je n’ai pas encore publié de livre ? Tout simplement car il s’agit du projet sur lequel je travaille actuellement. Mon mandat de « Miss Bear » se terminant, j’ai vécu une très belle année. Ainsi, le meilleur moyen de la retranscrire est de travailler sur une autobiographie, contenant à la fois des anecdotes, mais aussi des réflexions philosophiques que je n’ai jamais pu développer jusque-là. C’est encore une écriture différente. Le projet me stimule. L’objectif est de le diffuser à l’horizon de mai 2023.

Ajout du 16 octobre 2022 :

Je publierai « Chroniques Adelphiques – Ellà » de l’autrice Liza Rine aux éditions de la trémie le mercredi 23 novembre 2022. Vous pouvez précommander l’ouvrage à tarif préférentiel en suivant ce lien.

D’autres ouvrages agrandiront la collection, et dans quelques jours, les préventes seront ouvertes pour « traverser le nocture », l’autobiographie de King Baxter, dont voici la biographie :

King Baxter est le principal alter-égo de Baxter M. Halter, artiste plasticien·ne, performeur·euse et vidéaste. Né·e en 1990, en Lorraine, Baxter vit depuis fin 2015 à Bruxelles, en Belgique.Baxter est un bélier intersexe, trans*, non-binaire, genderfucker, Roi du Royaume Nocturne et Drag Daddy, animateur·ice radio, créateur·ice sonore, compositeur·ice et interprète.

Quelques commentaires au sujet de « Coma »

Etre éditeur, c’est choisir de bons textes. Concernant Coma de Sébastien Monod, c’est pour ma part un véritable coup de coeur. Je lu le tapuscrit d’une traite lorsque je l’ai reçu et c’est assez rare. Généralement, je lis ce que je reçois en deux ou trois fois. Ici, l’évidence a trouvé confirmation par le biais des messages reçus par l’auteur. J’ai plaisir à les partager avec vous.

Attention, soyez vigilant.e.s, à compter du mercredi 12 octobre s’ouvrent les pré-ventes pour deux nouveaux titres de la collection des éditions de la trémie.

Céline D.

Une lectrice de plus de Coma en mon humble personne. Tout comme avec Le chat bleu, je me suis laissée entraîner par les personnages ! Merci Sébastien pour ces agréables moments de lecture.

Martine T.-M. (Facebook)

J’ai lu le livre Coma la semaine dernière et que je l’ai vraiment adoré. Tous ces magnifiques personnages m’ont touché, fait rire, sourire et m’ont ému.

Merci à Sébastien Monod pour ces bons moments passés avec eux 😍

Christophe R. (MP)

Avec Coma j’ai pris une claque. Jusqu’à la dernière page on ne s’attend pas à ce qui va se passer. Que dire sur le personnage ? Vraie psychose avec troubles amnésiques ? Déni ? Quatrième dimension ?

Quant à l’univers HP, j’ai eu l’occasion d’accompagner des personnes dont je m’occupe, c’est bien glauque. Les « blouses » sont en effet partagées : des blasés comme dans le livre, des bienveillants, mais surtout du personnel fatigué dans des unités délaissées. La psychiatrie est l’organe malade de l’hôpital.

Troisième histoire dans l’histoire : l’humanisme, l’amitié, celle entre patients mais aussi celle d’Alex qui, je pense, continuera d’aider Lauri à se reconstruire. Enfin c’est comme ça que je m’imagine l’après, et je pense que chaque lecteur voudra s’inventer la suite (Fin ?).

Bon enfin bravo, j’ai dévoré ce bouquin.

José J. M. (MP)

Ça y est j’ai terminé la lecture de Coma. J’ai beaucoup aimé. J’aime bien la façon dont c’est écrit et à l’image de Marche ou crève, il y a plusieurs passages qui m’ont fait sourire en me rappelant certains événements de ma vie. Une lecture très plaisante, j’ai hâte de lire les deux autres livres que j’ai.

Ghislaine B. (Facebook)

J’ai terminé ce livre et je l’ai dévoré. Très bon moment de lecture avec une écriture fluide et des mots bien choisis, des tournures de phrases impeccables. Je me suis demandée où l’auteur voulait m’emmener et plusieurs scénarios se profilaient dans ma tête au fil des pages. Et le dénouement est incroyable, vraiment ! Je recommande vivement ce livre de Sébastien Monod.

Linda (MP)

Dans ce livre, le désespoir ressort, il est palpable, on peut l’imaginer et même s’identifier au personnage et réellement se projeter dans ce qu’il lui arrive. Je trouve magnifique ce que vous avez fait en donnant la parole au patient. C’est important qu’il y ait des journalistes ou des écrivains qui s’intéressent à ces situations et racontent le désespoir du patient qui est enfermé sans aucune aide et en violation de tous ses droits. Ce livre est magnifique. Il a toute sa raison d’être.

Magali B. (Facebook)

Coma est un livre époustouflant. La ponctuation nous permet de reprendre notre respiration car Sébastien emmène loin le lecteur dans les méandres de la psyché ! On n’est jamais fou tout seul mais la folie rend bien seul ! Ça transpire dans le roman…

Les mots choisis sont puissants, pourtant le style reste fluide et facile à digérer : le style Monod

Sébastien L.-L. (MP)

Je viens à l’instant de finir la lecture de Coma. J’ai beaucoup apprécié ce roman. Je m’orientais (à tort) sur une description grave de l’univers HP, un peu à l’image de Midnight Express et de l’univers carcéral en Turquie. J’ai été agréablement surpris de lire que les relations entre patients tenaient une place prépondérante. J’avoue que je préfère largement cette manière d’aborder ton roman que la dureté de l’HP.

Brigitte S. 

Une histoire bouleversante, bien écrite, passionnante jusqu’au bout.

T. F.

Ce roman, je l’adore ❤️

Des secrets explosifs

Je continue à diffuser chaque semaine mes interventions sur le groupe Facebook « Des pages et moi » du 5 septembre. Aujourd’hui, cela concerne mon second roman. Vous saurez tout sur son histoire.

« A 35ans, Arnaud mène de front une belle carrière dans la publicité. Il est sur le point d’obtenir le poste de sa vie. Il est très amoureux de Vincent, un chirurgien esthétique avec qui il vit depuis peu. Il a gravi l’échelle sociale et tout semble lui réussir. Or, lorsque Karine, sa meilleure amie, décide de quitter son mari violent en emmenant avec elle son fils unique Sirius, certains secrets inavouables remonteront à la surface, et tout l’entourage s’en mêlera. Les choses empireront lorsqu’Élise, la sœur cadette d’Arnaud décide de se réfugier chez le jeune cadre. Dès lors, certaines révélations mettront en péril l’équilibre que le business man s’est construit, et où les travers et dépendances des uns et des autres seront mis à nu. Une fable sombre et moderne, qui redéfinit les relations familiales et amicales, ainsi que l’univers des petites manigances et grandes cachotteries, sur fond de clubbing. »

Sortir tous les week-ends en club, gober des extas par poignées, se laisser aller au rythme de la house, sniffer de la coke en after, baiser à la première montée en choppant le premier venu… Cela a fait partie de ma folle jeunesse, et probablement celle aussi de pas mal de clubbeurs ou de mecs des capitales. La jeunesse dans les mégalopoles, c’est souvent s’affirmer, en lâchant prise plus que nécessaire, parfois brûler la chandelle par les deux bouts pour se sentir exister librement. Ce désir de liberté, poussé à l’excès, fait partie de nos histoires communes, de celles qu’on n’ose parfois pas regarder en face, mais par lequel souvent on se construit ou l’on se détruit.

Je n’ai pas fait l’impasse sur ses histoires, au contraire, elles m’ont permis de grandir, et c’est la raison pour laquelle on trouve pour toile de fond le clubbing, la toxicomanie, et une certaine forme de chemsex dans « L’explosion des secrets ». Ce livre raconte aussi nos prises de consciences, le moment où l’on décide de construire plutôt que continuer dans une forme de vie décadente devenue routinière. De tout cela, j’ai eu envie d’en faire quelque chose. Je l’ai transcrit dans la vie d’Arnaud.

L’autre thème central est la paternité. Quand on en a terminé avec le syndrome Peter Pan, on a envie de construire. Si j’ai fait le deuil de ne pas être père après bien des démarches de coparentalité, tout ceci m’a poussé à me demander quel père j’aurais pu être ? Je ne le saurai jamais, et, ce n’est pas grave. Par ce roman, je me suis surtout interrogé sous un autre angle : comment réagirai-je si, du jour au lendemain, j’apprenais être le père d’un gamin ? Ajouter cette énigme à la vie d’Arnaud, personnage auquel j’ai fini par m’attacher dans « l’instant X », m’a permis de toucher une autre forme de gravité, mais aussi de boucler certains sujets introduits dans le premier roman. La disparition de ma meilleure amie dans des circonstances étranges m’a marqué au fer. Ainsi, pour accepter son absence, j’ai décidé de la faire revenir dans ma vie par le prisme de l’imaginaire. Le secret gardé par Karine pendant de bien longues années catalyse à la fois mes espérances et mes frustrations.

L’amour aussi est une question importante pour Arnaud. Après bien des années d’errance, mais à se construire malgré tout, je tenais à ce qu’il réussisse professionnellement mais aussi sur le plan sentimental. Je ne lui ai rien épargné dans « l’instant X », et, j’avais envie de le rendre heureux, qu’il se sente aimé et légitime à être aimé. Ainsi, dans ce livre, il vit une romance. Celle-ci sera rendue compliquée par la révélation de secrets, et Arnaud redoutera l’explosion de son couple.

Le placard de chaque personnage contient des squelettes. Les évènements amèneront chaque vérité à se dévoiler. Il y a des manigances, des cachotteries et des divulgations. La dernière agira comme une déflagration, et tout au long du livre, on craindra pour les uns et les autres. Il y a différents sujets en filigrane comme la violence conjugale, l’homophobie familiale, le deuil, mais il surtout question d’amitié indéfectible.

J’ai conscience que ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains, qu’il peut gêner la digestion des petits gâteaux à l’heure du thé. Toutefois, il correspond à l’underground que j’avais envie de mettre en scène. Derrière l’image bien propre de chacun.e d’entre nous, se cachent souvent des choses que l’on n’avouerait même pas à son chien. En cela, mes protagonistes ont tous une part d’ombre et de luminosité. Ils sont humains. Tout simplement. Avec leurs faiblesses, leurs névroses et leurs forces.

J’ai d’autres projets pour Arnaud. Pour l’heure, je note mes idées. Il est encore bien trop tôt pour annoncer quoi que ce soit. Ma seule certitude cette fois : les personnages s’adresseront à tour de rôle au public à la première personne. La vie est nourricière, y compris sur le plan spirituel, et nos pensées ne cessent d’évoluer au fil de nos existences.

Sentiments dévoués

Je vous invite aujourd’hui à découvrir ma dernière lecture « Sentiments dévoués » de Cindy Vandermeulen, Autrice et Editrice dont le nom ne vous est pas inconnu. J’avoue avoir fait une pause dans mes lectures LGBTIQ+, et ça m’a fait du bien, même si ma pile à lire personnelle et professionnelle ne désemplit pas.

Résumé :

Cela commence comme une simple correspondance, une bouteille jetée à la mer sous la forme plus moderne d’un e-mail. M.I. (mystérieuse inconnue) révèle ses sentiments à T.C.P. (très cher P.), sans toutefois lui donner son identité, lui dévoilant juste qu’elle est une brune aux cheveux longs gratifiée de yeux verts mordorés. Au cours de ces échanges imaginaires, fantasmés, M.I. se raconte, invente un compagnon rêvé, charmant, intelligent, intègre selon ses propres mots, auquel elle peut se confier et livrer ses plus intimes pensées qui flirtent parfois avec une douce folie. Être heureuse en attendant le bonheur, voilà son credo qu’elle tâche d’appliquer au quotidien, considérant les épreuves comme un parcours obligé qui rendent plus fort. À travers ces lettres, c’est l’ébauche d’une écrivaine qui se dessine aussi, un rêve d’enfant qui se concrétise. Armée d’un calepin, elle griffonne ses mots au hasard de la ville, s’épanche et se penche sur ses idées qui fourmillent et tourbillonnent follement. 

Mon avis :

J’ai bien aimé ce roman court, et, mon seul regret est de l’avoir terminé trop vite ! J’ai passé un bon moment à lire les mots de Cindy. Sa narratrice décide, au gré des courriers adressés à son amoureux magnifié, de reprendre sa vie en main et de s’accorder d’être heureuse en attendant le bonheur. Cette jolie parabole est une invitation à la reprise de confiance en soi lorsque tout va mal, à l’analyse, mais aussi à la liberté d’être soi-même et de panser ses blessures. Certains passages sont assez drôles et nous poussent à embrasser nos désirs romantiques tels qu’on les a toujours imaginé. Ce livre était dans ma pile à lire depuis notre première rencontre avec Cindy. Je l’ai dévoré au moment où, finalement, les interrogations de la narratrice sont un peu les miennes.

Se procurer le livre :

https://courgette-editions.com/produit/sentiments-devoues-format-papier/

A propos de l’Autrice :

Cindy Vandermeulen est ce qu’on appelle une slasheuse : autrice/poétesse/artiste/entrepreneuse sociale/éditrice/activiste, une touche-à-tout autodidacte qui ne peut s’empêcher d’impulser mille et un projets ! A 8 ans, elle rédige ses premières poésies et décrète vouloir devenir écrivaine. A 17 ans, elle remporte un prix littéraire au concours Alexandre Le Grand. A 38 ans, elle reçoit le prix coup de coeur lors d’un concours de chroniques humoristiques et féministes pour son texte : « Vive le clitoris » et elle publie son premier roman: Sentiments Dévoués. Bibliographie: Viens Slamer, in SLAM Poésies et Voix de Liège, Simon Raket, Mustapha Mezmizi, Les éditions de la Province de Liège, poésie, p64-65. , 2017 Sentiments Dévoués, Edilivres, 2018 (première édition) Sinistre Total, in On ne s’excuse de rien, Collectif L-Slam, préfacé par Lisette Lombé, Maëlstrom, poésie, p.165-167 , 2019 La brusquerie de ceux qui ont peur et ne savent pas comment s’y prendre, in Almanach de 366 auteurs francophones, Selaprod, poésie , 2020 Sentiment Dévoués, Courgette Editions, 2021 (deuxième édition) Tati A, Courgette Editions, texte théâtral,

A propos de Courgette éditions :

« Courgettes éditions, c’est parti d’une petite graine de folie ! La seule maison d’édition qui ose dire: “cul, cure-bite : assez !” Ici, on cultive : des imaginaires et des réalités atypiques, des récits inspirants, des projets à l’humour décalé, non oppressif, du surréalisme à la belge, de la poésie, des textes dédiés à l’oralité, des textes qui bousculent les stéréotypes et les codes de la société….. Le tout avec des partenaires locaux ancré.es dans des critères de durabilité et d’inclusivité et rémunéré.es de façon équitable. Acheter chez Courgette Editions, c’est avoir la garantie qu’il y a derrière chaque livre, chaque produit, des valeurs éthiques et inclusives. »

Retrouvez Cindy Vandermeulen et Courgette éditions aux salon du livre de Mons (BE) les 8 et 9 octobre 2022.